Les parents de James Thierrée, Jean-Baptiste Thierrée et Victoria Chaplin, nous emportent aux confins de la féérie et de l'humour tendre avec leur charmant « Cirque invisible ». Ou quand l'imagination prolifique de deux grands artistes réveillent puissamment notre âme d'enfant.
Comme si nous étions installés autour de la piste d'un cirque, le premier numéro démarre par le traditionnel rond de lumière. C'est le clown Jean-Baptiste Thierrée qui commence par faire rire le public, rayonnant de plusieurs rires d'enfants. Ses jolis cheveux blancs bouclés, ses grands yeux bleus tout ronds et son humour intelligent nous vont droit au coeur.
Des numéros d'une merveilleuse finesse
Voilà trente ans que ce ravissant duo émerveille les spectateurs : après « Le Cirque Bonjour » équipé de fauves, d'un orchestre et d'une quarantaine d'artistes puis « Le Cirque Imaginaire » interprété avec leurs enfants, James (Thierrée) et Aurélia, le couple d'artistes convoque désormais la magie à deux et avec de multiples tours de féérie. « Le Cirque invisible » porte bien son nom tant les numéros qui se succèdent sont d'une finesse et d'une pudeur incroyables. Ils réveillent nos âmes d'enfants, trop souvent endormies, enfermées à double tour, bien enfouies... Chaque numéro ravive un peu plus cette capacité d'émerveillement et ouvre nos coeurs et nos esprits à l'enchantement. Spectacle sans paroles, tout est dit au travers des silences, des clins d'oeils et des gestes précis : on aime à entendre le facétieux Jean-Baptiste Thierrée accompagner ses tours de petits « Hops » ou de regards malicieux. Souvent armé d'une immense valise de laquelle il extirpe autant de merveilles qu'une Mary Poppins, le clown aux cheveux blancs a l'humour tendre et intelligent. Un lever de soleil ? Le voilà, dit-il, montant d'un seul bras un rond jaune en carton. Un opéra ? Le voilà en Arlequin armé de marionnettes pour jambières et le choeur est paré à chanter. De l'air frais ? Il lui suffit de bouger la tête et de garder l'éventail à la main. Les situations aussi absurdes les unes que les autres s'enchaînent avec une infinie malice, convoquant petits et grands à ce cirque nouveau. Car la grande maestria de ce cirque-là est de parvenir à faire ressortir la poésie du quotidien avec ses touts petits riens qui font tout. Et Victoria Chaplin le sait bien, elle qui, virtuose du déguisement, passe d'une élégante en robe de velours vert à un effrayant crocodile à la gueule grande ouverte, d'une geisha aux parapluies à un paon japonisant à la queue fleurie ou d'une table dressée pour le thé à un élégant cheval traînant son carrosse. Le spectacle est total et maintient tous nos sens en alerte. Du grand cirque, celui qui donne aux clowns et aux artistes la possibilité de nous faire rire et de nous faire pleurer, comme un funambule toujours prêt à tomber ou... se rattraper !