Quels contes vous ont façonnée petite, effrayée ou charmée … et vous façonnent encore… ?
Je me souviens que lorsque nous étions en tournée, notre mère nous racontait des histoires le soir. Avec notre père, c’était des histoires très frustrantes du genre : « C’est l’histoire d’un monsieur, il s’installe sur sa mobylette et il part. Bonne nuit ! ». James et moi étions tellement en attente que nous criions : « Nooooon ! » (rires).
Il y a un conte dont je me rappelle particulièrement lorsque nous étions en tournée en Italie. Je devais avoir 7 ou 8 ans. C’était l’histoire d’une femme qui avait un chat et qui, toute sa vie, avait voulu avoir des miracles, des miracles, des miracles. Et à la toute fin de sa vie, elle se pensait maudite, elle se disait « je n’ai jamais eu de miracles ». Et son chat lui dit « Je t’aime » en parlant. Tout simplement…
Mais à côté de ça, ce qui est étrange, c’est que j’ai, en quelque sorte, tout fait à l’envers. Petite, vers l’âge de 7-8 ans et jusqu’à mes 12 ans, je me suis plongée dans les livres de Zola et Maupassant. C’est ce réalisme très fort qui m’a énormément façonnée, j’étais obsédée par ça, c’était mon échappatoire. Ça a été une période très intense de lectures et de découverte d’un monde parallèle mais qui décrivait des réalités très réelles.
On était toujours en tournée à cette période de ma vie et, dans le spectacle de mes parents, j’étais dans une valise. Seules mes jambes en sortaient… Avec mes lectures, j’avais ainsi accès à un tout autre univers. Ces deux réalités m’offraient sans doute un équilibre !