Dans une pièce tout public convoquant l’imagination pure et subtile des jeunes spectateurs, Zabou Breitman déploie toute sa fantaisie en mettant en scène la rencontre peu commune entre un chien-chanteur et une petite-fille pas comme les autres. Une fable pas si déconnectée de la réalité que ça : le chien est sans collier et traqué…
Dans une pièce chorale et musicale, la compagnie des drolatiques Moutons Noirs remet à l’eau le Titanic du grand écran dans une adaptation truculente et particulièrement plaisante. Embarquement toute !
Une pièce très juste et très belle sur les liens familiaux, les rendez-vous magiques et secondes chances qu’offre la vie. Un très doux moment de théâtre.
Dans une mise en scène épurée faisant la part belle à l’interprétation et au texte, le « Roméo et Juliette » de Paul Desveaux et ses apprentis de l’ESCA bouillonne de la fureur de vivre de la jeunesse, empêchée, pourtant, par un destin joueur. Un beau moment de théâtre qui résonne fortement dans cette période où la jeunesse et la culture sont sacrifiées.
Réadaptant le conte de nos enfances, Simon Falguières offre un « Petit Poucet » comme on en rêvait, déployant, sous nos yeux avides de merveilleux, tout l’artifice magique qu’offre le monde fascinant du théâtre entre marionnettes, pantomimes, jeux d’ombres et langage poétique. Une ode aux mots et à l’imaginaire que l’on dévore - en ogre théâtral - avec avidité !
Une jeune troupe de théâtre nous emmène dans la féérie farcesque et romanesque du grand Shakespeare. Un « Songe d’une nuit d’été » qui jette un sort pareil à un doux envoûtement.
Détricotant à l’extrême la relation d’un couple apparemment parfait, l’auteure Léonore Confino orchestre une thérapie déjantée sur la vie à deux sublimée par deux comédiens fabuleux. Déroutant mais définitivement intéressant.
Dans une pièce-performance, Lionel Dray joue au clown irrésistiblement triste. Un bijou poétique et scénique, joyeusement absurde et terriblement émouvant. Un spectacle sur le néant de la vie touché par la grâce !
Rocambolesque, profonde, inquiétante… Cette pièce a plus d’une corde à son arc et convie à un spectacle digne de ce nom : place au “Candy Circus”, une fête aussi merveilleuse que cauchemardesque…
Très inventif tour de force que cette adaptation du « Cyrano » de Rostand jouée par trois comédiennes changeant de masque au gré des scènes. Une vraie démonstration de jeu et une vraie proposition théâtrale qui convoquent aisément la magie…
Un duo de comédiens particulièrement attachants nous joue une belle partition sur l’amitié entre hommes. Une soirée rafraîchissante avec juste ce qu’il faut d’émotion !
Fin meneur de troupe, Clément Hervieu-Léger offre avec son Goldoni une pièce de pur théâtre où la langue et l’interprétation virevoltent avec grâce et sophistication. Une bien belle soirée de carnaval théâtral où les masques n’ont pas leur place…
Sur une scène ouverte façon gradins de collèges américains, la chorégraphe française Josette Baïz opère un ballet d’une fougue et d’une folie contagieuses. Ses jeunes danseurs de la Compagnie Grenade dansent à corps perdu la création explosive de Ohad Naharin.
Cette pièce pleine de cœur et de délicatesse explore les angoisses de tout homme face à l’imprévisibilité de la vie. Comment savoir si on a pris le bon chemin ? La réponse n’a rien de terre à terre…
Prêts à retomber en enfance ? Avec “Mr. Jacques”, hilarant spectacle entre théâtre et cirque, trois comédiens farceurs font de belles… clowneries.
Fresque théâtrale épique et festive, “Les Bouges” se dévore comme un bon roman de Dumas. Une atmosphère romanesque et révolutionnaire dans les bas-fonds parisiens à l’orée de la Grande Guerre…
S’emparant avec tendresse et une extraordinaire loufoquerie de l’une des pièces jeunesse de Fabrice Melquiot, la Compagnie Grabuge convoque tous les ingrédients du conte initiatique sur scène, autant merveilleux que dramatique. Un enchantement !
Dans une pièce douce-amère, le Collectif Mirari met en scène la jeunesse d’aujourd’hui en proie à la nostalgie un soir de fête universelle. Ou l’histoire d’une bande de potes un peu lonely qui fait le bilan de sa vie à Noël…
Replaçant l’intrigue du Platonov de Tchekhov en plein bal de promo américain façon Grease, le Collectif Mirari nous fait passionnément entrer dans la danse. Celles des drama queens & kings en pleine déroute existentielle. Un beau pari scénique !
Au cœur d’un été brûlant, Shakespeare joue des tours amoureux et vengeurs aux jeunes gens insouciants de “Beaucoup de bruit pour rien”. Salomé Villiers et Pierre Hélie en offrent une adaptation fougueuse en forme de joyeuse corrida amoureuse.
Entre féerie de marionnettes et masques de Commedia dell’arte, le ravissant spectacle de la Compagnie Premier Acte revisite avec beaucoup d’à-propos le conte légendaire du Petit Chaperon Rouge. Une fable des temps modernes qui en appelle joliment à la tolérance.
Dans une mise en scène très délicate signée Arnaud Denis, la pièce “Marie des Poules, Gouvernante chez George Sand” de Gérard Savoisien rend un bel hommage aux femmes et offre un très beau moment de théâtre.
Sacré panache que cette mise en scène-là : le « Cyrano » de la Compagnie Miranda revisite le chef-d’œuvre de Rostand en le transposant au cœur d’un tournage des années 1910-1920. Charme, élégance et émotions garantis.
Promettant une fantastique immersion dans le monde surnaturel d’Alice au pays des merveilles et de son étrange auteur, Lewis Carroll, Macha Makeïeff peine à donner du souffle à une mise en scène purement esthétique. Une expérience déroutante qui nous laisse malheureusement en-dehors de ce pays imaginaire.
Avec ses comédiens fougueux et hilarants, le Collectif La Cabale convoque intensément le Pays Imaginaire de Peter Pan. Beaucoup de féérie et le zeste parfait de mélancolie emportent dans ce temps merveilleux du conte et du théâtre.
Dans la famille Thierrée-Chaplin, on demande la fille… Aurélia Thierrée, sœur de James, envoûte le Théâtre de l’Atelier de ses grands yeux bleus et de ses tours de féérie fabuleux. Bienvenue aux pays des merveilles où le quotidien le plus simple devient extraordinairement sublime. Enchanteur !
Porté par la tendresse émanant de sa troupe familiale, Daniel Auteuil, metteur en scène et interprète du Malade imaginaire de Molière, livre au Théâtre de Paris un spectacle en forme de joyeux remontant. Un régal !
Dans ce seul-en-scène joyeusement imagé, l’auteur et interprète fait de Cyrano de Bergerac le sauveur d’un jeune collégien complexé. Il ne s’agit pas de réveiller le versant bagarreur du célèbre Gascon mais bien plutôt de s’envelopper de son panache, rempart à la fragilité. Un très chouette spectacle où l’on rit volontiers, charmés par les talents d’humoriste de Nicolas Devort.
Sélection des belles pièces à voir à Paris (et depuis votre ordinateur pour La Fuite de Macha Makeïeff) pendant la période des fêtes de Noël 2018.
Seul en scène intelligent, poétique et charmant, « Brasser de l’air et s’envoler » rappelle que les clowns ont une baguette magique : faire de l’humour tendre un puissant vecteur de changement. Le réenchantement, c’est maintenant. Alors, on s’envole ?